Par Ithar EL-HENI
Nous sommes tous témoins d’un génocide sur nos petits écrans, certains parmi nous se sentent horrifiés, d’autres désespérés, mais, principalement, c’est la culpabilité qui nous ronge, et une haine sans précédent grandit à l’intérieur de nous. Après avoir constaté l’imposture de tout ce que nous avons appris sur l’humanité et sur les droits de l’homme, nous remettons en question toutes nos convictions, notre perspective sur le monde.
Ces nations et «civilisations» qui ont enraciné en nous l’idée de leur supériorité, ces cultures qui nous avaient autrefois émerveillés nous ont révélé leur véritable visage. Il s’est avéré que tous les enseignements solennels qu’ils prodiguent sur les libertés ne sont que vanité et illusion.
Nous découvrons que, pour eux, nous ne sommes rien de plus que des «animaux humains», et pourtant, nous nous précipitons vers leurs contrées, cherchons à les émuler, et entretenons le conte de leur précellence.
Depuis deux semaines, une confusion règne dans nos esprits. Est-ce bien avisé de quitter nos terres pour étudier ou travailler en France, en Allemagne ou au Canada ? Pourquoi acceptons-nous l’humiliation de vivre loin de nos familles dans des pays qui ne nous accordent pas le respect qui nous est dû ? Ces contrées sont-elles authentiquement supérieures aux nôtres ? Pourquoi sommes-nous si vulnérables, si démunis ? Pourquoi avons-nous certains dirigeants serviles qui nous accablent d’ignominie ?
Abandonnons l’idée de délaisser nos patries et nos familles. Restons pour rechercher des solutions, pour améliorer la condition de notre nation, pour construire notre pouvoir et notre fierté. Ne laissons pas nos descendants connaître le même désespoir, le même déshonneur. Assurons-nous que les prières ne soient pas notre ultime recours. Par-dessus tout, rappelons-nous chaque jour et chaque minute ces images, partageons-les avec nos enfants et petits-enfants. Plus jamais de tels massacres sur nos frères et sœurs ne se reproduiront sur notre terre. Et nous aurons une Palestine libre de la rivière à la mer.
I.E.H.